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Agents d’entretien des espaces verts au sein de l’entreprise adaptée, Julie et Amandine Dumetz ont décroché un CAP l’automne dernier avec pour projet de devenir monitrices. Objectif atteint !

Détermination. Le mot prend tout son sens avec Amandine et Julie Dumetz. Agées de 32 ans, les sœurs jumelles ont rejoint l’entreprise adaptée du Groupe Malécot en 2011 et 2012, à quelques mois d’intervalle. Sans grande motivation, elles l’avouent : « On était jeunes et pas toujours sérieuses », sourit Amandine. Très vite, les deux femmes, entièrement novices, s’épanouissent dans le métier d’agent d’entretien des espaces verts. Un métier qui demande résistance physique et courage. « Je ne tiens pas en place, souligne Amandine. C’est pour ça et pour être en extérieur que j’ai choisi ce métier. » Même motivation chez Julie qui enchaine chaque semaine taïso, cross fit et judo, après des journées physiques sur les chantiers, par tous les temps.

Pas question d'avoir un CAP juste pour le diplôme. Je l'ai fait pour avancer.

Petit à petit, les deux sœurs mûrissent, prennent des initiatives dans leur métier et veulent « évoluer ». L’idée germe dans l’esprit d’Amandine mais séduit Julie aussi : devenir encadrantes. Pour atteindre leur objectif, elles doivent obtenir un CAP. « A l’occasion d’un entretien de parcours, Fabrice Mangnier, mon encadrant, m’en parle », se souvient Julie qui enchaîne, pragmatique : « Mais pas question d’avoir un CAP juste pour le diplôme. Je l’ai fait pour avancer. »

Julie et Amandine rencontrent un professionnel du CFPPA de Lomme qui juge inutile, au vu de leurs compétences, qu’elles se lancent dans une formation. Un soulagement pour les deux femmes qui s’orientent donc vers une validation des acquis de l’expérience. Une fois par semaine, après le travail, Julie et Amandine s’installent derrière un ordinateur pour constituer leur dossier. Et si les plantes et techniques n’ont pas beaucoup de secret pour elles, il faut formuler, détailler, expliquer et rédiger. Dans leur projet, elles sont accompagnées par Stéphanie Castel, formatrice au sein du Groupe Malécot. « On croit que ce n’est pas compliqué mais il faut tout savoir et pouvoir tout dire sans avoir de doute », analyse Julie.

Au fil des mois, la motivation décline parfois. Les sœurs peuvent alors compter l’une sur l’autre, leur objectif toujours en ligne de mire. « On s’est investies et on a réussi, on a prouvé qu’on était capables d’aller loin », affirme Julie.

CDD au sein de l’Esat

En septembre, Amandine et Julie passent chacune à leur tour devant sept jurés et décrochent un CAP jardinier paysagiste. Avant même l’obtention du diplôme, c’est sur le terrain que les choses changent. En avril, Amandine rejoint l’Esat, à Loos, en tant qu’encadrante, en CDD. Elle accompagne une équipe de six travailleurs, estime le temps à passer sur chaque chantier, gère le planning de son équipe, guide les travailleurs. Près d'un an plus tard, la volonté est la même et le projet est conforté : « Je me sens à ma place, je suis sur la bonne voie. »

Montrer que ce métier est aussi fait pour les femmes

De son côté, Julie a expérimenté le rôle de cheffe d’équipe pendant six mois au sein de l’entreprise adaptée avant de devenir monitrice début mars 2025. Objectif atteint ! Au-delà de l’accomplissement personnel, Julie et Amandine tiennent à rester aux côtés de travailleurs d’Esat ou d’agents, en entreprise adaptée. « Les accompagner, les aider à progresser, c’est ce qui nous motive », souligne Amandine. « Leur montrer qu’ils sont capables d’évoluer, même avec un handicap. C’est pour ça que je veux vraiment travailler dans le milieu associatif », relève Julie qui, au travers de son parcours, vise une autre ambition : « montrer que ce métier est aussi fait pour les femmes ». Sur une vingtaine d’agents en espaces verts, avant le départ d’Amandine, l’entreprise adaptée comptait trois femmes.

Photo en haut de page : Julie Dumetz. Ci-dessus, Amandine Dumetz et Christophe Avez, travailleur de l'Esat à Loos.

Article extrait du magazine PBL n°25 (actualisé le 18 mars 2025)

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