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Huit résidents du foyer de vie Les Cattelaines travaillent aujourd’hui en Esat, une situation plutôt nouvelle. Rencontre avec Laura Engrand, Hélène Langlet et Nicolas Bert.

En février 2021, Laura Engrand signait un contrat de soutien et d’aide par le travail avec l’Esat du Groupe Malécot, à Loos. Une grande victoire pour la jeune femme… et une première pour le foyer de vie Les Cattelaines, qui l’accompagne et où elle vit.

Laura a, depuis, ouvert la voie à Haubourdin. Huit résidents travaillent aujourd’hui en Esat. Fin mars, quatre autres étaient en Mispe (mise en situation en milieu professionnel en Esat) ou en avaient fait la demande. Il y a encore quelques années, il était impossible de cumuler les accompagnements par un foyer de vie et par un Esat. Les pratiques ont évolué et les cadres se sont assouplis pour permettre aux personnes accompagnées d’emprunter de nouveaux chemins.

Certains travaillent à temps plein, d’autres à temps partiel. Une possibilité qui permet à chacun de trouver son propre équilibre. Laura ne travaille pas le jeudi et certains après-midis. Elle peut ainsi aller à la piscine, développer des apprentissages et gérer son logement, au sein de la résidence qui a ouvert en septembre 2022 et où elle vit « de plus en plus autonome », souligne-t-elle : « Je gagne de l’argent et je peux faire des choses en dehors du travail. Cela me rend heureuse. »

Le travail, c’est important pour gagner de l’argent, se sentir utile et éviter l’ennui. Mais j’ai besoin de faire des choses différentes, des choses pour moi.

Hélène Langlet vit au sein de la maison des Benoites et travaille chez Imprim’ Services, à Lille, les mardi, mercredi et jeudi, uniquement le matin. Jardinage et piscine le lundi, arts créatifs le mardi, lecture-écriture le mercredi, apprentissage autour de la monnaie le jeudi, yoga le vendredi… : Hélène a un planning bien rempli. « Le travail, c’est important pour gagner de l’argent, se sentir utile et éviter l’ennui, résume Hélène Langlet. Mais j’ai besoin de faire des choses différentes, des choses pour moi. » Hélène a un temps vécu à la résidence Gaston Colette, à Seclin, un type d’établissements où, à la différence du foyer de vie, il n’y a pas d’accompagnement en journée. A Haubourdin, Hélène a trouvé un mode de vie qui lui convient mieux, sans pour autant arrêter de travailler : « Je peux faire plus d’activités et ça change tout pour mon quotidien. Je me sens bien aujourd’hui. »

Nicolas Bert a rejoint l’Esat de Lille, rue Boissy d’Anglas, en novembre, environ un an après avoir emménagé dans la nouvelle résidence. A 22 ans, Nicolas a le sentiment de se « créer une nouvelle vie » avec le travail. Au sein de l’Esat, où il côtoie des dizaines de personnes chaque jour, il « créé des liens avec l’extérieur ». Il a notamment retrouvé, parmi ses collègues, un copain rencontré à l’IME Le Fromez et avec lequel il fait quelques sorties le week-end.

« Ça ouvre des portes, estime le jeune homme. Ma vie est plus normale aujourd’hui. Je regarde le futur. » Le jeudi, journée off, Nicolas se consacre aux tâches ménagères le matin et ne raterait pour rien au monde le flag football l’après-midi. « C’est impossible de ne pas aller au foot. Cela me fait du bien, cela me fait penser à autre chose. ».

Bientôt des appartements de proximité

Le foyer de vie Les Cattelaines vient d’obtenir une autorisation pour trois nouvelles places, pour un accompagnement en foyer-logement. D’ici fin 2024, trois appartements seront proposés à Haubourdin, « à proximité du foyer de vie mais au cœur de la ville », souligne Perrine Poumaere, cheffe de service. Les contours du projet ne sont pas encore définis mais, sur le fond, cette nouvelle offre favorisera « une prise d’autonomie sécurisée » pour des personnes qui ont envie de plus de liberté tout en continuant à bénéficier de repères au sein du foyer de vie. Les locataires pourront, par exemple, prendre leurs repas et participer à des activités au sein de l’établissement. Une équipe éducative viendra à leur rencontre et, si l’expérience n’est pas concluante, un retour en arrière sera possible.

 

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