Le groupe Rock de l’IME Lelandais en classe au collège
Depuis septembre 2022, huit enfants accompagnés par l’IME Lelandais vont en classe au collège voisin puis mangent à la cantine.
Ce vendredi matin, après un coup d’œil sur le travail du jour et le rituel de la date, les enfants planchent avec gourmandise sur la composition du couscous qui les attend à la cantine. Laurent Daerden inscrit les ingrédients au tableau, décompose chaque syllabe et signe les sons pour aider Maëlys, Alicia et leurs camarades. L’enseignant interroge ensuite les élèves sur le travail qui était à faire à la maison. Puis vient un exercice en lien avec la visite de la Villa Cavrois, à Croix, quelques jours plus tôt. Certains ont devant eux une feuille avec des mots, d’autres des pictogrammes.
Quatre matinées par semaine
C’est une salle de classe comme les autres. On y fait des maths, du français, des arts visuels… Seule différence mais de taille : elle est installée au collège Rimbaud, à Villeneuve-d’Ascq. Depuis septembre 2022, les jeunes du groupe Rock se rendent quatre matinées par semaine dans l’établissement scolaire voisin. A leurs côtés, un enseignant spécialisé et deux éducatrices ou éducateurs. Laurent Daerden est présent les lundis et vendredis, Cyril Roux les mardis et jeudis. Agés de 11 à 13 ans, les élèves ont 14 heures de classe par semaine – 3 heures chaque matin hors mercredi et 2 heures le vendredi après-midi, à l’IME – et un programme chargé.
Après leur arrivée à l’IME, direction le collège. En milieu de matinée, avant d’attaquer les maths, lorsque la sonnerie retentit, les élèves rejoignent les collégiens dans la cour. Mohamed retrouve des copains, notamment des enfants rencontrés lorsqu’il fréquentait le centre d’accueil de loisirs Pierre et Marie Curie, l’année dernière. A midi, il quitte avec entrain ses camarades de classe. « A la cantine, Mohamed va avec d’autres, il choisit sa table, souligne Kenza Rekhail, éducatrice spécialisée. Au début, les jeunes de l’IME allaient vers les collégiens. Aujourd’hui, il y a un échange, des interactions, des liens qui se créent. » Les élèves de l’IME vont vers les collégiens… et les collégiens vont vers eux. Une évolution notable.
L’expérience de l’inclusion sociale participe au développement de l’autonomie.
Les enfants se rendent au collège avec fierté et partagent le quotidien des collégiens. « Le fait d’aller au collège, cela signifie “être grand” et cela les aide à prendre confiance en eux », souligne Kenza Rekhail. « Ils ne vont pas à l’école, ils vont au collège, dans un lieu identifié de leur âge, ajoute Laurent Daerden. Ne serait-ce que dans le discours, cela les fait grandir. L’expérience de l’inclusion sociale participe au développement de l’autonomie. La rencontre autour d’un objet scolaire peut être compliquée, encore plus au collège, mais les enfants discutent en récréation, se retrouvent le midi… L’idée est là. »
Les objectifs d’apprentissage varient d’un élève à l’autre mais, au fil des mois, enseignants et éducateurs ont observé des progrès significatifs. La présence au collège a pour but de permettre aux jeunes de découvrir un ailleurs et elle soutient leur posture d’élève. Elle favorise concrètement le développement de compétences scolaires mais aussi d’habiletés sociales et peut tendre à améliorer les capacités de communication. Comme pour Karim, qui s’exprime de plus en plus alors qu’il ne parlait que très peu l’année dernière, se souvient Kenza Rekhail qui évoque une « émulation » au sein de la classe.
D’autres rencontres à l’école
Dans une même démarche destinée à favoriser les rencontres, des liens se construisent avec d’autres écoles, comme les maternelles Jenner, à Hellemmes, et Pierre et Marie Curie, à Villeneuve-d’Ascq, ou encore l’école élémentaire Lafontaine, à Villeneuve-d’Ascq. Autant de précieuses opportunités de faire naitre des moments de partage et d’apporter aux enfants de l’IME comme aux écoliers.
Un article paru dans notre magazine associatif PBL