A Loos, un atelier mécanique au sein de l'Esat
Au sein de l'Esat, à Loos, où les chantiers espaces verts mobilisent la moitié de l'effectif, des réparations sont assurées par trois travailleurs. Parmi eux, Dominique Bertin, bricoleur passionné, investi depuis les débuts.
Dans le grand hangar de l’Esat, à Loos, camions, tondeuses, taille-haies, débroussailleuses partent et reviennent chaque jour. L’entretien des espaces verts est une activité phare du site. Devant un local fermé, 6 tondeuses attendent de passer entre les mains expertes de Dominique Bertin. Au départ seul travailleur de l’atelier mécanique, Dominique a été rejoint il y a quelques années par deux collègues, Christopher Deligne et Jean-Marc Lœil.
10 équipes « espaces verts »
Lorsqu’il arrive à Loos à l’ouverture, en 2005, Dominique démontre rapidement toute l’étendue de ses compétences en mécanique, en parallèle de son métier de jardinier-paysagiste. Son goût pour le bricolage, aussi, un intérêt qui remonte à son enfance : « J’ai appris avec mon père. Il fabriquait des choses, récupérait, réparait… On parcourait la ville ensemble les jours de collecte des encombrants et on dégotait de chouettes trucs qu’il fallait ensuite bricoler à la maison. » Au fil des ans, Dominique entretient cette passion, démonte, remonte, observe des moteurs divers et variés et se perfectionne.
Quelques années après l’ouverture de l’Esat, où sont regroupées les activités d’entretien des espaces verts – auparavant exercées à Lomme, Comines ou encore Seclin – l’atelier mécanique prend forme. Motivé, Dominique s’investit. Aujourd’hui, des dizaines de machines partent quotidiennement sur des chantiers assurés par 10 équipes. Environ la moitié des travailleurs sont impliqués. Inévitablement, tondeuses et autres machines tombent en panne. Travailleurs et moniteurs peuvent assurer quelques réparations eux-mêmes. Lorsque le problème est un peu plus complexe ou nécessite le changement d’une pièce, Dominique, Christopher et Jean-Marc interviennent. Après diagnostic, soit la machine passe entre leurs mains, soit elle est confiée à un prestataire.
Magasin de pièces détachées
A côté du local dédié aux réparations, un magasin de pièces détachées sur lequel Dominique garde un œil. « Il faut régulièrement faire l’inventaire, commander des consommables comme des lames, filtres à air, bougies, etc. Lorsque le stock diminue, je transmets l’info à David ou Virginie, moniteurs principaux. » Lorsque les machines ont fait leur temps, rien ne se perd : « Avant, on mettait les machines réformées directement à la déchetterie. Maintenant, on recycle, on récupère les roues, les boîtes de transmission, etc. »
En 2019, l’atelier est doté d’un ordinateur et une session est créée pour l’atelier mécanique. Depuis, Dominique, Christopher et Jean-Marc renseignent une fiche lors de chaque intervention. Une démarche qui a nécessité un temps de formation à l’usage de l’outil informatique. « Date, problème, réparation en interne ou en externe, pièce changée… Je note tout et j’ajoute des commentaires, des conseils pour une bonne utilisation des machines, par exemple, comme le fait d’éviter de trop mouiller une pièce lors du nettoyage », explique Dominique. Ces fiches permettent également à l’Esat de suivre les réparations effectuées.
J'ai envie de former mes collègues, transmettre mon savoir.
Autre usage du numérique : pour élargir ses connaissances, en parallèle des formations proposées par l’Esat, Dominique parcourt le web. « Il y a des tutos qui sauvent ! J’ai déjà trouvé plus d’une solution en ligne. »
Le temps consacré à l’atelier mécanique est variable, notamment en fonction des saisons, mais Dominique l’estime à un peu moins de la moitié de son temps de travail. Au retour de ses congés, il retrouve parfois jusqu’à 10 machines devant l’atelier et met sans attendre les mains dans le cambouis, non sans plaisir. « C’est un engagement », souligne Dominique, toujours partant pour partager ses connaissances : « J’ai envie de former mes collègues, transmettre mon savoir. Quand certains sont sur la touche, je démonte, je leur montre, je leur apprends quelques petites astuces pour gagner du temps, réparer sur les chantiers et ne plus se trouver bloqués. »
Retrouvez cet article dans le magazine PBL n°22 (page 8)