Vladimir, Clara et Nathalie Echevin, enseignante spécialisée.

Une unité d’enseignement vient d’être reconnue en 2022 au sein de l’IME Lelandais, permettant de consolider les moyens existants pour favoriser la scolarisation des enfants polyhandicapés.

La scolarisation des enfants et adolescents porteurs de polyhandicap est « installée » dans le paysage de l’IME Lelandais, à Villeneuve-d'Ascq, depuis plus de dix ans. Au sein de l’établissement – qui accompagne 71 enfants et jeunes en journée – la quasi totalité des jeunes en situation de polyhandicap bénéficie de temps scolaires. Au cours de l’année scolaire 2021-2022, ils étaient ainsi 27, âgés de 6 à 20 ans, à être en classe au moins une fois dans la semaine.

Les enfants bénéficient de deux temps de classe en moyenne et jusqu’à quatre pour certains. Un nombre de séances qui varie au fur et à mesure du parcours au sein de l’IME mais aussi, parfois, au cours de l’année, en fonction des capacités de chacun. Les enfants font partie de groupes mixtes composés d’enfants porteurs de polyhandicap ou de déficience intellectuelle, moyenne à sévère, avec troubles associés. L’IME compte six groupes classes au sein desquels les enfants peuvent évoluer, en fonction notamment de leur progression dans les moyens de communication ou de l’accès à la représentation symbolique.

Rencontres à l’école

En parallèle, des groupes à visée inclusive impliquent des enfants porteurs de polyhandicap. Certains enfants participent ainsi à des « rencontres chantantes » chaque vendredi à l’école maternelle Jenner, à Hellemmes. D’autres rencontrent des élèves d’une classe Ulis (Unité localisée d’inclusion scolaire) de l’école Lafontaine, à Villeneuve-d’Ascq, pour un atelier partagé.

Trois enseignants spécialisés (pour 2,5 équivalents temps plein) accompagnent les élèves et le fonctionnement des classes s’appuie sur un principe de co-animation avec des éducateurs et professionnels paramédicaux (orthophoniste, psychologie, psychomotricien et ergothérapeute). Un partage de compétences professionnelles essentiel pour le développement des potentialités de chaque enfant car il permet d’intégrer toutes les spécificités des élèves ou encore de développer des regards croisés.

Un enfant sur quatre scolarisé

Fortement impliqué dans la scolarisation des enfants porteurs de polyhandicap, l’IME a décidé de créer – avec l’aval de l’ARS – une unité d’enseignement qui leur est dédiée. Un projet qui s’inscrit dans une logique nationale : en 2020, alors que seul un enfant polyhandicapé sur quatre était scolarisé en France*, l’Etat a lancé la création d’unités d’enseignement pour développer leur scolarisation. Une démarche qui s’appuie d’ailleurs en partie sur le projet de recherche POLYSCOL, relatif aux conditions d’accès aux apprentissages des jeunes polyhandicapés en établissements médico-sociaux, auquel l’IME a participé de 2014 à 2018.

« Plus qu’une création, il s’agit de renforcer et de pérenniser l’existant, souligne Christophe Kindt, directeur, en consacrant des moyens professionnels à l’unité d’enseignement. » Cette création s’accompagnera donc de la mobilisation de deux équivalents temps plein éducatifs (éducateur spécialisé et accompagnant éducatif et sociaux), d’un ergothérapeute (0,5 ETP) et d’un orthophoniste (1 ETP). La présence de professionnels éducatifs dédiés favorisera notamment la stabilité et la continuité éducative, au sein de la classe, comme avec les groupes auxquels sont rattachés les enfants. Les professionnels de l’UE pourront ainsi découvrir les jeunes dans un autre contexte ou encore reprendre les acquisitions et les généraliser au sein des groupes auxquelles ils sont rattachés.

Des adaptations à chacun

De son côté, l’ergothérapeute pourra intervenir pour adapter l’environnement de chaque enfant (mise en place d’aides techniques, conseils sur des outils scolaires ou de communication adaptés, adaptation de l’espace...). L’implication d’un orthophoniste favorisera l’adaptation de moyens de communication pour permettre à chaque enfant de s’épanouir en classe.

La création de l’UE permettra d’augmenter les temps de classe des enfants porteurs de polyhandicap. Elle participera par ailleurs au développement de l’inclusion.

* Information communiquée par le Secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées