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Chaque année, des personnes accompagnées par le Groupe Malécot s'engagent dans un parcours de reconnaissance des acquis de l'expérience (RAE). Une étape marquante dans leur parcours professionnel. De janvier à juin cette année, 19 candidats se sont présentés.

Ils et elles sont accompagnés par l'établissement et service d'aide par le travail (Esat), le service d'insertion sociale et professionnelle (Sisep) ou encore l'entreprise adaptée (EA). Depuis 2012, 30 à 60 personnes accompagnées par le Groupe Malécot, membre du réseau Différent & Compétent, s’engagent chaque année dans une démarche de reconnaissance des acquis de l’expérience (RAE). Né en Bretagne au début des années 2000, le dispositif permet aux personnes impliquées de valoriser les compétences acquises tout au long de leur parcours professionnel.

Une fois engagées dans la démarche, elles confrontent leurs compétences à un référentiel métier validé par les ministères de l’Education nationale ou de l’Agriculture. Accompagnées par un professionnel, elles mettent à plat toutes les tâches réalisées au quotidien, l’occasion de prendre du recul et, souvent, de prendre conscience de l’étendue des savoir-faire.

Découvrir son potentiel et se projeter

Pendant plusieurs semaines, les candidats alimentent un « dossier de preuve » avant de le présenter devant un jury. Trois possibilités s’offrent à eux : un jury interne devant lequel le candidat montre ce qu’il fait, un jury externe auquel il explique ce qu’il sait faire et un jury externe avec stage. Dans ce dernier cas, les compétences sont mises en œuvre hors de cadre habituel de travail.

Inscrite dans une démarche de professionnalisation, la RAE permet aux candidats de mieux se connaître, de découvrir leur potentiel, de se projeter et d’envisager une évolution dans leur parcours. Formations, stages, découvertes peuvent être évoqués sous la forme d’une « mise en perspective ». Les diplômés peuvent ainsi s’appuyer sur la RAE et s’en servir comme tremplin pour la suite.


De 2013 à juin 2022, 431 RAE ont été obtenues au sein du Groupe Malécot.

Se poser et voir le chemin parcouru

Sandrine Siliki travaille au pressing de Lomme depuis bientôt 5 ans. Accompagnée par Julie Bagard, animatrice de formation, elle a préparé une RAE en 2020 et obtenu son attestation – en raison de la crise sanitaire – en septembre 2021.

« Avant de rejoindre l’Esat, je travaillais pour l’entreprise adaptée en tant qu’agent d’entretien des locaux, mon métier pendant 27 ans. J’ai su par le bouche-à-oreille qu’il y avait un pressing à Lomme et y ai découvert le métier d’agent d’entretien des articles textiles. Je me suis lancée dans la RAE pour faire reconnaître mon savoir-faire.

Préparer un dossier, faire des photos, expliquer devant un jury… C’était bien la première fois que je faisais tout cela. C’était du boulot ! Mais je suis tellement fière de l’avoir fait. C’est mon premier diplôme et c’est marquant. C’est important pour moi mais aussi pour le regard que l’on porte sur moi, que ce soit au travail, de la part des collègues et des encadrants, comme dans mon entourage.

Avec la RAE, je me suis découvert des compétences. Pris dans le quotidien, on oublie tout ce qu’on sait faire. Ces heures passées permettent de se poser et de voir le chemin parcouru. Et j’en ai fait, du chemin ! J’étais par exemple très timide auparavant. Aujourd’hui je peux faire face aux clients. On m’a aussi demandé de présenter les lauréats lors de la cérémonie. Je me suis dit : « moi, faire ça ? » Et puis je me suis lancée. Un pas de plus… ! »

Un diplôme qui motive

Frédéric Carpentier travaille pour l’entreprise adaptée depuis près de 5 ans. D’avril à juin 2021, il a préparé une RAE avec, à ses côtés, Sandrine Keunebroek, conseillère en insertion professionnelle du Sisep.

« Il fallait expliquer mon travail. J’ai eu un peu de mal, les questions étaient dures mais Sandrine était là et m’a montré comment faire. Je n’étais pas convaincu au départ, j’avais peur. J’ai vu une vidéo de présentation qui m’a ému et a été un déclic. J’ai alors eu envie de montrer que j’en étais capable. Je suis vraiment fier. Si je vais en entreprise, je peux montrer ce diplôme. J’en ai un. Il représente beaucoup, montre qu’on est motivé. En attendant, il est accroché à un mur, chez moi.

Avoir ce diplôme m’a remotivé. Je travaillais auparavant sur un site 2 heures par jour, soit 10 heures par semaine. En septembre, j’ai changé de site. J’y interviens 3 heures par jour désormais.

Avec le jury, nous avons évoqué plusieurs pistes pour des formations : une pour apprendre à lire et à écrire, d’autres concernant l’utilisation de machines comme une monobrosse ou une autolaveuse. J’ai pu montrer que j’étais capable d’obtenir ce diplôme. Pourquoi pas en repasser un plus tard ? »

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